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Permanence publique à Maux : « Les mots de la colère » (sic)

Permanence publique à Maux de Solvéo le mardi 14 mars de 15h à 18h30

À 14h, le président de Maux de Colère, accompagné de quelques administrateurs, a rencontré des collaborateurs de Solvéo, Emmanuel Vaille, responsable de la concertation, Maxence Grassart, chef de projets éoliens ainsi que 3 autres membres de cette société.

Ensuite une soixantaine de personnes de Maux et des villages immédiatement limitrophes sont venues manifester dans le calme, leur farouche opposition avec tracteur et en brandissant des banderoles avec des slogans tout à fait explicites, comme cela peut être constaté sur la photo illustrant l’article du JDC du lendemain.

Qu’est-il ressorti des échanges entre la population et les représentants de Solvéo ?

Tout d’abord, organiser uniquement sur Maux, un porte-à-porte les lundi 6 et mardi 7 mars ainsi qu’une telle réunion en pleine semaine, c’est se priver sciemment de l’avis de tous les actifs qui travaillent dans la journée, tous les habitants de Meaux n’étant pas retraités ou chômeurs… Mais n’est-ce pas le but finalement recherché, le responsable de la concertation lui-même ayant reconnu être surpris par le nombre de présents, ce genre de permanence n’attirant en général que très peu de monde, d’après lui…
Avec en plus une interrogation forte des populations des communes avoisinantes sur le fait d’être tenues en dehors de cette prétendue concertation, les promesses de baux emphytéotiques, au moins 5, ayant été signées bien avant même le lancement de cette campagne dite de « concertation ».
Répondre, comme cela a été fait par les représentants de Solvéo, qu’un « contact » par mail avait été réalisé avec les mairies de ces communes, sans qu’ils aient eu un retour, n’est pas sérieux.

Ce responsable de la concertation a aussi été surpris que l’on puisse être contre les éoliennes parce qu’elles ne fonctionneraient au mieux que 20 % du temps alors que si elles le faisaient à 75 % du temps, la position serait tout autre, le vent étant une énergie gratuite dont il ne faudrait alors pas se priver compte tenu de nos besoins énergétiques en France : en effet cette énergie intermittente, non pilotable et donc non stockable, nécessite obligatoirement une énergie de substitution pendant les 80 % du temps où elle est absente, généralement gaz ou charbon (il y a encore pire, la lignite) qui n’ont absolument rien d’écologique.

Pour une meilleure compréhension de ce compte-rendu, les points suivants seront traités :

  • 1/ Le démontage des éoliennes et le devenir des 1500 t de béton enfouies en terre après la fin d’exploitation du parc
  • 2/ Le calcul des taxes versées à Maux
  • 3/ Le vote du conseil municipal contre les éoliennes
  • 4/ Aucune concertation avec les communes limitrophes
  • 5/ Courrier de la Demeure Historique du 13 mars 2023
  • 6/ Échange avec le propriétaire du camping manoir de Bezolles (4 étoiles)
  • 7/ Perte de valeur de l’immobilier local

1/ Le démontage des éoliennes et le devenir des 1500 t de béton enfouies en terre après la fin d’exploitation du parc

Le promoteur n’étant pas propriétaire des parcelles sur lesquelles seraient montées les éoliennes, parce que ce ne serait pas sa « vocation » d’après Solvéo, il y a un très fort doute sur le respect de son engagement à assurer le démontage parce qu’il y a un pari certain à faire sur l’existence dans plus de 20 ans de Solvéo ou à plus forte raison, de sociétés éventuellement repreneuses: il serait un peu plus facile de croire à cet engagement si la propriété du terrain n’était pas laissée au propriétaire foncier actuel. Sur le site, un article a été spécifiquement consacré sur ce point, achat ou location du terrain.

Par ailleurs M Maxence Grassart a affirmé avec force que tout le béton armé serait enlevé du sol parce que la législation obligeait à le faire : il a oublié tout simplement de préciser que l’arrêté auquel il faisait référence, était d’avril 2017 alors qu’un arrêté du 22 juin 2020 précise au contraire qu’il existe des dérogations fortes à cette obligation. Quand cela lui a été signalé, il a affirmé avec une grande assurance que ce texte de 2017 avait été maintenu au-delà de celui de 2020 : nous attendons avec un très grand intérêt les références qu’il s’est engagé à nous fournir.

Pour renforcer son point de vue, il a aussi précisé que la législation se durcissait très fortement avec le temps sur tous ces aspects concernant l’environnement, en oubliant évidemment d’indiquer, comme cela lui a été aussi signalé que les délais de recours avaient été divisés par 2 tout récemment…

Si les éléments qu’il s’est engagé à nous fournir ne nous parviennent pas, nous aurons le choix de penser qu’il s’agit soit d’incompétence notoire, soit de mauvaise foi tout aussi notoire.

Une des personnes de Solvéo présentes est intervenue pour dire que ce n’était pas eux de communiquer ce type de documents. Il lui a été évidemment répondu que c’était Solvéo elle-même qui s’était engagée à mener une concertation préalable, c’est-à-dire répondre aux questions qui pourraient lui être posées.

Tout cela manque véritablement de cohérence !

2/ Le calcul des taxes versées à Maux

Dans le dossier de concertation, il est précisé que le nombre maximum d’éoliennes serait de 8 et que la puissance maximum de chacune sera de 6 MW.

Le calcul des taxes que pourrait recevoir Maux est indiqué à la page 11 du document, sans qu’il soit précisé comment sont obtenus ces chiffres :

  • IFER : 75 000 €
  • TFPB : 59 000 €

Pour l’IFER, le calcul a été fait avec le maximum envisagé, 8 éoliennes de 6 MW chacune, ce qui permet de gonfler au maximum le montant de cette taxe. Nous démontrons, une fois la DGF déduite, que le montant vraisemblable qui pourrait être versé à Maux, ne serait plus que d’environ 8 000 € (au lieu de 75 000 €).

Une des personnes accompagnantes de Solvéo a indiqué qu’il n’y avait pas à mentionner la diminution de la DGF puisqu’il s’agissait d’un versement effectué par l’État : c’est une approche pour le moins curieuse parce que l’État s’il y a IFER, diminue drastiquement cette DGF, comme l’a bien précisé la ministre, Mme Barbara Pompeli, dans sa réponse au Sénat le 22/07/2021.

Quant à la TFPB, son montant serait très loin d’atteindre les 59 000 € annoncés. Elle serait plus proche de 10 800 €

IFER + TFPB représenteraient donc environ 19 000 € qui est le montant actuel versé par l’État au titre de la DGF. La suppression de la DGF serait donc juste compensée.

Tout cela pour ce résultat qui ne serait qu’un maintien de l’existant, avec il est vrai beaucoup de nuisances importantes supplémentaires, C’EST LA DIFFÉRENCE, MAIS DE TAILLE !

On comprend mieux pourquoi les chiffres annoncés par Solvéo ne sont pas justifiés !

3/ Le vote du conseil municipal contre les éoliennes

Le vendredi 3 mars, le conseil municipal de Maux s’est réuni et a voté à l’unanimité contre l’implantation de parcs éoliens sur la commune.

Les représentants de Solvéo ont fait mine de s’étonner de ce vote, sous prétexte qu’aucun projet n’avait encore été présenté à Maux !!!  (sic)

Le dossier de concertation envoyé à la mairie n’est pas pour eux un dossier, alors que

  • les 2 parcs pouvant recevoir des éoliennes ont été déterminés,
  • le nombre maximum d’éoliennes a été précisé,
  • les taxes surévaluées pouvant être perçues par la commune, ont été données
  • 5 promesses de baux emphytéotiques ont été signées par des propriétaires fonciers de Maux.

Le conseil municipal s’est basé sur des données permettant de se rendre parfaitement compte de ce que serait le futur si des éoliennes étaient implantées sur Maux, non pas sur des on-dit, mais sur des données fournies par le promoteur lui-même.

Que Solvéo se rassure, la décision a pu être prise en toute connaissance de cause !!!

4/ Aucune concertation avec les communes limitrophes

À part le soi-disant envoi d’un mail pour annoncer ce projet de parcs éoliens sur Maux, rien n’a été fait avec ces communes et on comprend bien pourquoi.

Si de (très, très) minces retombées financières peuvent être annoncées pour Maux, rien n’est évidemment prévu pour les communes immédiatement limitrophes.

Que pourrait bien dire Solvéo aux habitants de celles-ci si ce n’est qu’ils bénéficieraient de toutes les nuisances et uniquement de celles-ci ?

De plus, parmi ces 11 communes immédiatement limitrophes, 4 ne font même pas partie de la même communauté de communes que Maux, Bazois-Loire-Morvan, mais sont rattachées à Morvan-Sommets et Grands Lacs : ces dernières et leur communauté de communes avec elles, n’auraient donc que leurs yeux pour pleurer en ayant « sous le nez » toutes ces éoliennes !

5/ Courrier de la Demeure Historique du 13 mars 2023

2 monuments inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH), Saulières et Besne, seraient en co-visibilité avec ces éoliennes si elles étaient implantées.

Le président de la Demeure Historique, association reconnue d’utilité publique et agréée par le ministère de la Transition Écologique, qui regroupe plus de 3 000 monuments historiques et demeures remarquables, a adressé un courrier au président de Solvéo, Mr Jean-Marc Mateos y Jara. Dans celui-ci, il attire son attention sur les conséquences irréversibles qu’auraient ces éoliennes sur 2 monuments importants faisant partie du patrimoine de la Nièvre.

6/ Échange avec le propriétaire du camping manoir de Bezolles (4 étoiles)

Le propriétaire du camping a fait part aux représentants de Solvéo de son opposition à leur projet, son camping ayant vue sur le Bazois et donc directement sur les futures éoliennes. Il a en particulier cité l’exemple de clients anciens qui demandent systématiquement à être dans des bungalows anciens et moins confortables plutôt que d’être dans des constructions plus récentes et donc plus confortables, pour uniquement bénéficier de la vue tout à fait exceptionnelle dont ils bénéficient depuis les bungalows et qu’ils n’ont pas depuis les autres points du camping. Ce patron voit avec une très grande inquiétude son outil de travail déprécié alors qu’il a fortement investi très récemment pour l’acquérir.

La réponse de Solvéo laisse plus que pantois : « C’est du ressenti. Vous n’en avez  pas la preuve formelle ! Peut-être que les touristes viendront quand même ! »

La richesse du Bazois aujourd’hui, c’est le tourisme, l’industrie ayant depuis bien longtemps abandonné notre territoire. Eh bien même cette richesse va nous être retirée si on laisse faire des gens comme Solvéo jouer leur partition à leur seul profit, sans aucun état d’âme.

7/ Perte de valeur de l’immobilier local

Malgré l’annulation de l’offre d’achat cet été du château de Fly à Varzy lorsque les futurs acquéreurs ont acquis auprès du maire, la certitude de l’existence d’un futur projet éolien (mené aussi par Solveo) et celle des installations sportives d’un habitant de Maux toujours à la même époque, Solveo contre toute logique, maintient que l’immobilier n’a aucune raison de perdre de sa valeur en étant en co-visibilité immédiate avec des éoliennes. Ils ont même le culot de citer un rapport de l’ADEME organisme gouvernemental non indépendant, qui admet une perte de valeur de 1,5 %.

On a frôlé de très peu une augmentation de la valeur des biens , ce que l’État aurait bien apprécié  car constater des plus-values, cela lui aurait permis d’engranger d’encore plus fortes rentrées fiscales !!!

Tout cela n’est pas sérieux

Pour conclure

En conclusion à la question posée de savoir ce qu’il tirait de cette rencontre, M Emmanuel Vaille a indiqué qu’il se rendait compte qu’il y avait évidemment des inquiétudes. C’est un constat a minima. Il lui a été répondu que ce n’était pas des inquiétudes qu’était venue dire à Solveo la population présente mais une très forte opposition, la présence du personnel de Solveo n’ayant rien changé à leur détermination puisqu’aucune réponse crédible n’avait été apportée aux  arguments de la population, étayés sur des bases concrètes.

Notre détermination à lutter contre cette implantation reste entière : notre nombre d’adhérents « locaux » ne cesse d’augmenter de jour en jour et cela va continuer, de plus en plus de personnes ayant maintenant connaissance de notre lutte, y compris la commune de Château-Chinon, nouvellement contactée.

Article du Journal du centre du 14 mars

Ci-dessous l’article du journal du centre qui a couvert cette manifestation :