Après avoir reçu le compte-rendu de Solvéo concernant leurs forums de février 2024 à Maux, Maux de Colère leur a adressé un mail avec ses commentaires le jeudi 21 mars. Les destinataires en sont Maxence Grassart, Emmanuel Vaille et Pauline Lugagne qui étaient les intervenants à ces forums avec copie au président et propriétaire de Solvéo, Jean-Marc Y Jara. Leurs réactions est bien sûr attendue en retour parce que, Maux de Colère ne peut toujours pas être satisfaite de leurs réponses, compte tenu de la qualité insuffisante de celles-ci, à moins qu’ils arrivent à démontrer que nos interprétations sont erronées, ce que nous sommes prêts à entendre, si c’est bien le cas.
Ce compte-rendu de Solvéo transmis à la mi-Mars comporte des approximations, des informations parfois justes, mais tout à fait incomplètes ou des vraies inexactitudes, tout cela n’étant probablement pas dû au seul hasard !
Nous avions mis en ligne un compte-rendu rédigé par nos soins tout début mars : il complète ou plutôt corrige utilement celui fait par Solvéo sur un certain nombre de points, mais pas tous.
Vous trouverez donc ci-dessous les corrections complémentaires qui sont encore à noter :
1/ Date du début de la concertation (page 3)
Dans son compte-rendu, Solvéo en page 3 indique : « la concertation a débuté dès le début des réflexions sur le projet éolien », ce qui voudrait dire logiquement qu’elle aurait donc dû démarrer au plus tard au début du 3ème trimestre 2022, en précédant les signatures des promesses de baux emphytéotiques par les 5 agriculteurs signataires.
Le projet a en fait démarré après que Solvéo a décidé de donner suite aux études prospectives sur Maux faites sur dossier dans leurs bureaux, en envoyant des commerciaux sur le terrain pour recueillir des signatures de promesses de baux.
Ce que Solvéo appelle « concertation » n’a en réalité été initiée par eux qu’en mars 2023, lors du porte-à-porte, plus de six mois plus tard minimum.
Le très court délai de rétraction (art 7) étant dépassé depuis bien longtemps, le projet était alors verrouillé depuis bien longtemps, les promesses de baux liant les agriculteurs à Solvéo (uniquement dans ce sens-là), pendant au moins 7 ans, voire 12 ans, le promoteur seul ayant la possibilité d’abandonner son projet à n’importe quel moment dans ce créneau de temps.
Par contre, si un bail est signé, sa durée est de 40 ans, voire 99 ans
Tout ceci est clairement détaillé dans la promesse établie par Solvéo seule (et donc à son seul avantage) à laquelle vous pouvez accéder par le lien ci-dessous, notamment aux articles 1, 3, C 6, C 8 et D3 :
Promesse de bail emphytéotique signée par un agriculteur de Maux.
En conclusion il y aurait pu avoir concertation si elle avait eu lieu avant les signatures de promesses de baux, mais comme cela n’a pas été le cas, tout dépendra dorénavant du seul bon vouloir de Solvéo : ayant les mains totalement libres pour tout faire à son unique avantage, Solvéo ne lâchera que des « miettes » et ce n’est même pas sûr.
Ce que Solvéo appelle « « concertation », n’en a à l’évidence, que le nom !
2/ Point de vue de Solvéo sur les analyses de Maux de Colère (page 3)
Pour justifier leurs affirmations, les représentants de Solvéo croient pouvoir écrire en page 3 que leurs réponses généralement nous déplaisent.
Si c’est souvent le cas effectivement, ce n’est pas comme ils semblent le suggérer, par pur esprit de contradiction, mais parce que ces réponses ne répondent souvent pas aux questions posées ou alors que très partiellement : nous osons espérer qu’au fond d’eux-mêmes, ils en ont bien conscience, car sinon cela nous ferait douter de leurs capacités d’analyse qui n’ont aucune raison objective, d’être insuffisantes, mais qu’ils emploient avec un prisme volontairement très déformant.
Par contre, nous nous réjouissons de constater que les seuls éléments faux sur notre site trouvés par Solvéo, soient toujours les mêmes depuis un an, à savoir des verbatims que nous leur aurions attribués pendant leurs 2 jours de porte de Mars 2023 et qu’ils contestent, sans d’ailleurs aucunement les expliciter.
C’est encourageant pour nous de savoir que même des « sachants » ne trouvent rien à redire à nos très nombreuses démonstrations sur des sujets qu’ils devraient être censés mieux maitriser que nous, puisque c’est leur métier.
3/ Location des parcelles par Solvéo et non achat (page 4)
La réponse donnée par Solvéo n’est absolument pas pertinente, l’inverse ayant été démontré par un article du 3 février 2022 sur notre site :
4/ Partenariat proposé par Solvéo (page 5)
Solvéo indique que cela pourrait rapporter 33 000 €/an, mais en ne donnant absolument aucune justification, alors que le 7 février, lendemain du 1er forum, un mail de l’association adressé à M. Grassart la demandait.
Solvéo avait « répondu » par mail du 14 février dont les termes exacts sont :
« Concernant le PaCS, nous avons présenté un ordre de grandeur des retombées économiques que pourrait toucher la commune via un tel partenariat, dans l’hypothèse d’un parc éolien de 5 éoliennes de 5 MW. J’insiste sur le fait que la valeur indiquée représente bien un ordre de grandeur dans la mesure où elle repose sur des hypothèses valables à cet instant T (caractéristique du parc, coût d’investissement, coût du crédit bancaire, tarif de revente de l’électricité etc.).
À noter qu’à ce stade, le conseil municipal de Maux n’ayant pas souhaité investiguer davantage cette proposition de partenariat, nous n’avons prévu pour le moment de temps de présentation aux habitants du fonctionnement de ce partenariat. En effet, il nous paraît plus pertinent d’échanger sur les éléments juridiques et financiers de ce partenariat dès lors que nous avons des manifestations d’intérêt de la part des collectivités potentiellement concernées. »
Nous comprenons qu’il est très important pour Solvéo de faire miroiter des sommes importantes, mais nous n’avons pas confiance dans des affirmations non étayées, ayant été rendus soupçonneux avec le montant total de l’IFER et de la TFPB qui a diminué de plus de la moitié en à peine un an, grâce à la pugnacité de l’association pour demander des justifications. Le résultat est néanmoins encore surévalué par le refus de Solvéo de le diminuer d’une grande partie du montant de la DGF, comme cela est indiqué dans le guide pratique de la DGF d’avril 2022.
Jusqu’à preuve du contraire, ces 33 000 € annoncés ne sont donc absolument pas plus crédibles que les 134 000 €/an d’IFER et de TFPB annoncés en janvier 2023 et qui sont devenus 57 000 € en février 2024 !
5/ Volet acoustique, non engagé à ce jour (page 7)
Solvéo a parfaitement bien fait de ne rien engager sur ce point jusqu’à ce jour.
La décision du 8 mars 2024 du Conseil d’État annulant, pour deux vices de forme, tous les arrêtés ministériels traitant du protocole de mesure des nuisances sonores provoquées par les éoliennes. Cela empêche donc toute mesure de bruit jusqu’à la publication d’un nouvel arrêté, ce qui prendra un temps certain et pourra même aller jusqu’à augmenter la distance minimum d’éloignement des éoliennes des habitations qui est aujourd’hui de seulement 500 m, distance qui avait été déterminée quand les éoliennes ne dépassaient pas 50 m de haut et étaient très loin des puissances nominales d’aujourd’hui et de demain !
6/ Indépendance des bureaux d’études choisis par Solvéo (page 7)
À qui fera-t-on croire que ces bureaux sont indépendants ?
Ils sont mandatés par Solvéo et payés par Solvéo, jusque-là tout est normal.
Ce qui l’est moins ensuite, c’est que ces bureaux remettent d’abord à Solvéo leurs études pour alimenter les dossiers techniques déposés ensuite par Solvéo en préfecture pour obtenir une autorisation d’implanter les éoliennes.
Question complémentaire importante : Solvéo travaille-t-elle toujours avec les mêmes bureaux d’étude pour tous les parcs qu’elle étudie, ce qui nous rendrait encore plus méfiants ?
7/ Démantèlement des parcs (page 11)
Ce point a été traité à plusieurs reprises sur notre site :
Comme vous indiquez que les promoteurs éoliens ne sont jamais propriétaires des parcelles où sont implantées leurs éoliennes, mais toujours locataires, page 4, les parcs étant hébergés dans des sociétés de projet créées à chaque fois spécifiquement pour l’occasion, page 5, cela n’est pas rassurant pour les habitants de Maux.
Quant à la somme provisionnée par le promoteur pour le futur démontage, page 11, pour une éolienne d’une puissance de 4 MW, la garantie financière d’après l’arrêté du 11 juillet 2023, est de 135 000 € (75 000 + 25 000 (4 – 2)), bien loin des 400 000 € minimum de frais de démantèlement à ce jour qui auront vraisemblablement plus que doublé dans 25 ou 30 ans.
Ce point n’est donc pas plus rassurant que le précédent !
8/ Consommation de charbon en Allemagne (page 12)
Dire que la consommation de charbon est en diminution constante depuis 15 ans est une affirmation sans aucune nuance et au final totalement abusive dans le détail.
Il est vrai que jusqu’en 2020, l’Allemagne était parvenue à faire baisser sa production d’électricité à partir du charbon.
Après la sortie de la COVID et depuis la guerre en Ukraine, du fait de la très forte diminution de la fourniture de gaz russe, énergie de substitution néanmoins très polluante lorsqu’il n’y a pas suffisamment de vent, la consommation de charbon et de lignite, l’un et l’autre encore plus polluants, a ré-augmenté très fortement, le gaz de schiste américain, lui aussi polluant, étant peu utilisé compte tenu de son prix.
Cette consommation accrue de charbon en Allemagne, du fait de la fermeture de 3 centrales nucléaires en 2021, a encore été renforcée.
Il est particulièrement malhonnête de la part de Solvéo de prendre pour exemple le charbon qui n’est qu’une composante de leur mix énergétique fossile.
Si l’on s’en tient au fait, l’Allemagne avec son mix énergétique essentiellement basé sur le fossile et l’éolien émet 400g CO2/kWh contre 53 g Co2/Kwh pour la France !!
Les images ci-dessous parlent d’elles-mêmes :
https://app.electricitymaps.com/zone/FR
https://app.electricitymaps.com/zone/DE
Solvéo indique également : « les renouvelables n’ont pas vocation à remplacer le nucléaire mais à
le compléter car le nucléaire seul ne nous permet pas d’atteindre nos objectifs climatiques »
Cette affirmation est à la fois profondément fausse et absurde.
Le parc nucléaire français en fonctionnement émet moins de 2 fois moins de CO2 par kilowattheure que l’éolien (10 grammes par kWh) et plus de 10 fois moins que le solaire photovoltaïque.
https://www.lefigaro.fr/societes/le-nucleaire-emet-moins-de-co2-que-l-eolien-20220616
De plus, « compléter » le nucléaire par de l’éolien n’a aucun sens, sachant qu’il faudrait environ 4000 éoliennes pour produire l’équivalent d’un seul réacteur nucléaire.