Solveo a organisé une concertation préalable, 2 jours de porte à porte auprès des habitants de Maux uniquement et une permanence publique le 14 mars 2023 toujours à Maux.
Solveo a publié le 21 avril 2023 son compte-rendu.
Il s’agit bien de son compte-rendu, toutes les approximations et attaques non étayées par des preuves concrètes étant donc de sa seule responsabilité.
Tout d’abord Solveo tente de faire croire qu’elle a une expérience remontant à 2008 dans l’éolien.
Si cela est vrai pour le photovoltaïque, il n’en est pas de même pour l’éolien : c’est le site même de Solvéo qui nous l’apprend, un seul projet en cours à Saint Ambroix dans le Cher.
Il est à noter néanmoins que M Maxence Grassart, chef de projet chez Solvéo nous a appris que sa société avait déjà mené jusqu’à l’obtention de l’autorisation préfectorale, une dizaine de projets mais sans aller plus loin, ayant revendu à un autre acteur éolien les « droits de suite ».
Bizarre que Solvéo n’ait pas pensé à le mentionner sur son site mais très intéressant de le savoir pour tenter d’imaginer la réelle implication de cette société dans ses engagements pris pour l’avenir.
Cette concertation préalable comme cela est écrit en gras dans leur compte-rendu, est bien intervenue début mars 2023 avant la phase d’études mais, précision importante, bien après la signature des 5 ou 6 promesses de baux en Septembre 2022. Tout est donc bien verrouillé par Solveo, la promesse de bail de 32 pages ne laissant aucun doute sur ce point.
À ce sujet, il est important de souligner que, quel que soit le résultat de cette concertation, ces promesses engagent toujours pour 7 ans, voire 12 ans les signataires, sans qu’ils n’aient absolument plus leur mot à dire, le choix ou non d’implanter des éoliennes dépendant désormais uniquement de Solvéo ou de la société à laquelle elle vendrait.
Par ailleurs, Solvéo s’étonne que le conseil municipal de Maux, sans même la consulter, ait pu voter contre son projet qui est bien décrit dans son document de concertation et dont les conseillers municipaux avaient bien évidemment connaissance.
Pour qui se prennent ces gens qui ne sont rien à Maux qu’ils ont choisi depuis leurs bureaux toulousains pour implanter des éoliennes, sans même avoir demandé préalablement leurs avis aux habitants qui sont eux, chez eux ?
Aurait-il fallu que nous leur demandions l’autorisation de statuer sur ce qui est bon pour nous ou pas ? Ces gens ne doutent de rien…
Solvéo tente par ailleurs de décrédibiliser notre association en s’autorisant à affirmer que nous distillerions de fausses informations mais sans jamais en citer aucune, sauf sur le béton pour lequel nous nous appuierions sur une réglementation obsolète et sur la DGF (Dotation Globale de Fonctionnement).
Nous allons revenir sur ces 2 points parce qu’il ne suffit pas d’affirmer haut et fort que nos affirmations sont fausses pour qu’elles le soient automatiquement, d’autant plus qu’en réalité, elles ne le sont absolument pas.
Quant aux soi-disant autres informations fausses, nous aimerions bien sûr les connaitre mais encore faudrait-il qu’elles existent !!
Enlèvement du béton
D’après Solvéo, « les dernières prérogatives sont formulées dans l’arrêté du 10 Décembre 2021 »
Contrairement à ce que m’a affirmé le 14 Mars M Maxence Grassart avec force, il est toujours bien prévu à l’article 29 du 26 Août 2011, modifié par l’arrêté du 10 Décembre 2021 (cité par Solveo elle-même) , une dérogation pour n’enlever qu’un ou deux mètres de béton, suivant qu’il s’agit de terres agricoles ou forestières, si le décaissement total a un bilan environnemental défavorable.
C’est exactement ce que nous disions déjà sur notre site dans notre article du 16 Février sur le béton : il va être bien tentant pour le dernier propriétaire du parc, s’il n’a pas organisé au préalable sa faillite, de demander cette dérogation.
Quant à affirmer que le démantèlement total aura bien lieu parce que « des provisions financières sont obligatoires lors du développement d’un projet pour couvrir le coût du démantèlement », ce n’est pas parce que Solvéo l’écrit en gras dans son compte-rendu, qu’il faut la croire mais nous commençons à avoir l’habitude de systématiquement vérifier les assertions de cette société !
En effet, toujours dans le même arrêté, le montant de cette garantie financière est déterminé par une formule {Cu = 50 000 + 25 000 x (P – 2)} : pour une éolienne de 4 MW par exemple, elle est donc de 100 000 €, bien loin du coût actuel estimé du démontage qui est de l’ordre de 400 000 € aujourd’hui pour des éoliennes de cette puissance mais qui sera forcément bien plus élevé dans 25 ans, sans que le montant de la garantie financière ait été réévalué entre temps, puisque ce n’est pas prévu dans l’arrêté cité.
Dire ensuite que 4 parcs ont été « correctement démontés » récemment n’est pas sérieux parce le contexte est tout à fait différent : ces 4 parcs avaient plus de 20 ans, avec des mâts d’environ 60 m, ce qui n’a rien à voir avec des éoliennes de 240 m en bout de pales. De plus les promoteurs étaient bien obligés de faire ainsi puisqu’ils procédaient dans les 4 cas à une opération de repowering, c’est-à-dire qu’ils remplaçaient exactement aux mêmes endroits, des éoliennes devenues obsolètes par des beaucoup plus puissantes…
DGF (Dotation Globale de Fonctionnement)
Solvéo fait un long développement sur cette dotation, non chiffré bien entendu comme à son habitude, pour dire qu’elle serait peut-être légèrement moins importante, ce qu’elle avait totalement passée sous silence dans son document de concertation de Mars 2023 page 11.
C’est incroyable que Solvéo quand un fait lui est défavorable, n’en parle d’abord pas, sauf si elle y est contrainte par la suite, comme c’est le cas ici.
Sur notre site, dans notre dernier article du 29 mars, « IFER et TFPB, les promesses qui ne seront jamais tenues », nous citons 2 réponses ministérielles à des questions posées au sénat, celle du ministre des comptes publics et celle de la ministre de la transition écologique, qui disent exactement le contraire de ce qu’affirme Solveo.
Un conseil : il est plus sage de croire le gouvernement qui annonce une mauvaise nouvelle, ce qui est contraire à son intérêt, plutôt que Solvéo qui tâche de convaincre sans trop se soucier de la vérité (cf le point précédent, s’il en était besoin)
Plusieurs points plus que tendancieux relevés en plus dans leur compte-rendu :
1/ Visibilité potentielle depuis Château-Chinon
Aucun doute, les éoliennes seront visibles depuis le calvaire où se trouve le mémorial de François Mitterand, figure emblématique du lieu, à une altitude de près de 650 m..
En effet, Maux étant situé à environ 300 m d’altitude, les éoliennes en bout de pales, y culmineront à 540 m et seront donc parfaitement visibles depuis le mémorial, de jour comme de nuit avec les lumières clignotantes rouges en permanence, permettant aux avions militaires s’entrainant dans le couloir aérien militaire vraiment tout proche, de les repérer.
2/ Impact visuel « supposé » des éoliennes
Incroyable que Solvéo soit à ce point dans le déni : des éoliennes de 240 m sont, pour toute personne de bonne foi, forcément visibles à proximité et même un peu plus loin, notre région étant très peu montagneuse.
Toutes les études paysagères qui pourront être faites n’arriveront jamais à cacher ces éoliennes monumentales. Quant à leur mise en valeur, il suffit pour s’en faire une idée de passer à proximité de parcs existants, très souvent à l’arrêt complet dans la région (Clamecy par exemple) …
3/ Nombre d’éoliennes
On découvre à la fin de ce compte-rendu qu’elles ne seraient plus entre 6 et 8 d’une puissance unitaire de 6 MW, mais entre 4 et 6, d’une puissance probablement inférieure.
Les retombées fiscales indiquées par Solvéo dans son document de concertation ont été faites comme nous l’avons démontré sur notre site, dans l’article, « IFER + TFPB, les promesses qui ne seront jamais tenues », avec des hypothèses maxima, 8 éoliennes de 6 MW chacune.
Un minimum d’honnêteté aurait dû conduire Solveo à refaire un nouveau calcul sur ces nouvelles bases, mais elle préfère maintenir des chiffres particulièrement gonflés et sans aucun lien avec la réalité, pour essayer d’appâter le conseil municipal de Maux.
Le calcul que nous avons nous-mêmes fait est donc encore plus d’actualité : nous avions prouvé que le bénéfice pour la commune était nul. Pourvu qu’il ne devienne pas négatif !
4/ Vent
Dans l’excellente étude faite par un éleveur de Saint-Péreuse pour l’extension de son poulailler industriel soumise à autorisation préfectorale, il était noté l’absence de vent avec une précision complémentaire : « le bourg de Saint-Péreuse, ni aucun village dans un rayon de 3 km (donc Maux) autour du poulailler ne sont situés sous les vents dominants ».
L’enquête publique est désormais terminée et la commissaire enquêtrice a validé l’ensemble du dossier, donc aussi ce point particulier très important pour les odeurs.
Solvéo va nous répondre qu’il y a beaucoup plus de vent en hauteur d’où ces éoliennes monstrueuses qui iront chercher des vents à plus de 200 m de hauteur, soit à une altitude de 500 m. Mais alors comment se fait-il qu’il n’y ait pas de vent non plus à Château-Chinon, alors qu’à ces hauteurs il n’existe aucun obstacle physique susceptible de détourner ces vents potentiels ?
5/ Prix des maisons
Que l’ADEME puisse affirmer que dans un rayon de 5 km autour d’un parc éolien, la valeur des biens immobiliers diminue de 1,5 %, c’est-à-dire pas plus que l’épaisseur du trait, c’est quand même très surprenant, mais surtout pas du tout crédible.
Les biens se dévalorisent d’au moins 40 % dès qu’il est simplement question d’une l’étude pour l’implantation d’un projet éolien quelque part, ce que nous indiquons avec des exemples précis concernant les 2 projets éoliens de Solvéo dans la Nièvre, au § 7 de notre article du 21 mars 2023 sur « la permanence publique à Maux ».
6/ Effets d’un projet éolien sur la santé
Sur notre site nous avons clairement fait le choix de combattre Solveo uniquement sur les aspects économiques de son projet : nous avons largement démontré que Solveo sur ces points, soit disait des contre-vérités, soit occultait sans vergogne la réalité.
L’aspect santé n’est pas traité sur notre site, mais si ce sujet l’est par Solvéo comme le sujet économique, alors tous les doutes sont permis sur ce qu’affirme Solvéo.
7/ Faune sauvage
Solveo affirme qu’il n’y a pas d’impact sur les chevreuils (écrit en gras dans leur compte-rendu pour peut-être nous rassurer !)
Mais de qui se moque-t-on ?
Quand il est question d’implantation d’un parc éolien, il n’est jamais question de l’effet sur les chevreuils, mais bien de celui sur les migrations d’oiseaux.
Solveo est bien sûr pardonnable de ne pas le savoir compte tenu de son peu d’expérience dans l’éolien…
Nous sommes sur un couloir migratoire et cela fera l’objet d’un prochain article qui permettra à Solvéo d’apprendre, car leur personnel lit nos communications d’après ce qui nous a été dit le 14 mars.
En conclusion, pourquoi ce coin du Bazois a-t-il été choisi par Solvéo, entreprise toulousaine sans attaches avec notre belle région ?
Peut-être uniquement parce qu’elle est peu peuplée et non pas à cause de son potentiel en matière de vent comme il est indiqué dans leur compte-rendu, potentiel très curieusement inexistant sur la commune immédiatement limitrophe située à la même altitude, comme il est mentionné dans le rapport ayant servi à l’enquête publique pour le poulailler industriel ?
Mais cela ne veut pas dire qu’ici, nous soyons des « beurdins » (mot morvandiau pour l’information des Toulousains) …